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samedi 28 novembre 2015

Elle s'appelait Sarah

Auteur : Tatiana de Rosnay
Édition : Le Livre de Poche
Prix broché : 7.10€
Nb de pages : 402

Synopsis : Paris 2002. Julia Jarmond, journaliste américaine, est chargée de couvrir la commémoration du Vél d'Hiv. Découvrant avec horreur le calvaire de ces familles juives qui furent déportées à Auschwitz, elle s'attache en particulier au destin de Sarah et mène l'enquête jusqu'au bout, au péril de ce qu'elle a de plus cher.

Paris 16 juillet 1942. A l'aube la police française fait irruption dans un appartement du Marais. Paniqué, le petit Michel se cache dans un placard. Pour le protéger, sa grande sœur l'enferme et emporte la clef, en lui promettant de revenir. Mais elle fait partie des quatre mille enfants raflés ce jour-là...


            Pour le #ChallengePLDG du mois de novembre, il fallait lire un poche. J’ai choisi Elle s’appelait Sarah. J’ai découvert ce roman grâce à Bulledop, je la remercie pour la découverte ! Ce roman est terriblement poignant et instructif sur le passé (honteux) de la France.


            On alterne entre deux points de vue, celui de Julia Jarmond en 2002 et celui de Sarah, en 1942. J’ai vraiment trouvé intéressant ce format. L’équilibre est bien soutenu : j’ai autant apprécié la partie de Julia que celle de Sarah. Quant au style d’écriture de l’auteure, celui-ci est fluide et agréable à lire. J’avais des aprioris (stupides je me rends bien compte) vu le sujet traité, je pensais que la plume serait lourde et assez difficile à lire mais ça n’a pas du tout été le cas ! Agréable surprise de ce côté-là.

            Concernant l’histoire, le point de vue de Sarah m’a beaucoup plu et j’avoue que les coupures me frustraient un peu, j’avais envie de connaître la suite de ses mésaventures. Mais c’était nécessaire et ça nous maintenait en haleine. De plus, cela permettait de faire baisser la tension. En effet, la partie sur l’histoire de Sarah est pesante émotionnellement parlant et j’ai apprécié que l’auteure nous laisse respirer et digérer les informations au cours du récit.

            Julia est une femme proche de la quarantaine, mariée et mère d’une adolescente. Américaine, elle est partie vivre en France à sa majorité et a épousé un français. Même si elle a passé la moitié de sa vie en France, elle se sent assez exclue. Par ailleurs, elle ne sent pas non plus américaine. A travers Julia et sa quête d’identité, l’auteure met en valeur les questions d’intégrations parfaitement bien menées.
            Journaliste, son patron va lui demander d’écrire un article sur la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv où des français (et non des nazis) ont enfermé des familles dans un vélodrome avant de les déporter au camp d’extermination à Auschwitz. Au cours de ses recherches, Julia va découvrir avec horreur les conditions monstrueuses auxquelles ont été confrontées les familles dans le vélodrome. Elle va aussi découvrir avec stupéfaction que beaucoup de français ne sont pas au courant de ce qui s’est passé. Elle va être confrontée à des murs de silences lors des interrogations des témoins, trop honteux pour parler, préférant oublier. Mais Julia ne cède pas. Et au moment, où elle apprend que son futur appartement a un lien avec une famille juive déportée, ce ne sera plus qu’une simple enquête pour un article mais une véritable quête de la vérité où elle risque de chambouler sa vie à jamais…

             Sara est une jeune fille de dix ans, juive. Le jour où elle est embarquée par les policiers au vélodrome, elle enferme son petit frère dans une cachette pour le protéger ; pensant naïvement qu’elle rentrera vite à la maison pour le libérer. Au vélodrome, elle va vivre l’horreur. Les descriptions sont réalistes et poignantes. C’est vraiment très difficile d’imaginer ce qu’elle a vécu surtout qu’on sait que ce n’est pas fictif : ce que cette Sara fictive a connu, de vraies personnes l’ont vraiment vécu. Elle voit sa mère et beaucoup d’autres personnes se dépérir sous ses yeux et commence peu à peu à comprendre qu’elle risque de ne jamais rentrer chez elle et donc de ne pas sauver son petit-frère. Tenant de toutes ses forces la clé de la cachette dans sa main, elle va essayer de tout faire pour le retrouver à temps…

            Malgré le thème traité, j’ai apprécié ma lecture. Il est important de ne pas se voiler la face : chaque pays cache des cadavres derrière sa porte. J’aurais vraiment aimé lire ce livre durant ma scolarité. Au lieu des ouvrages ennuyeux avec un trop plein d’informations, ce livre aurait été parfait avec une histoire captivante tout en nous décrivant d’une manière réaliste ce qu’il s’est réellement passé. L’Histoire avec un grand H n’existe pas que pour relater les événements mais surtout pour éviter les mêmes erreurs. 

            En bref, un livre sans tabou et émouvant, que je vous recommande fortement.


LoVe You
Mélie.

4 commentaires:

  1. Je n'ai encore jamais lu l'auteure mais c'est le premier d'elle qui m'intéresse ! Cela fait plusieurs mois que je veux le découvrir mais je ne l'emprunte jamais, alors qu'il est à la bibliothèque ...

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  2. Belle conclusion Mélie. J'ai lu beaucoup de livre sur ce thème mais pas celui-ci. Comptes-tu voir le film?

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